Arnaud Lorieau

Blanches

Du 14 octobre au 6 novembre, la galerie Lee est très heureuse de présenter l’exposition « Blanches » du peintre Arnaud Lorieau.
Un ensemble de dix peintures de la série du même nom que celui de l’exposition y sont présentées pour la première fois.
Le travail pictural d’Arnaud Lorieau se développe effectivement depuis plusieurs années sous forme de séries. A leurs sujets, il dit : « Celles-ci me sont nécessaires à faire évoluer ma pratique dans une certaine cohérence mais aussi de la renouveler ».
Chez Arnaud Lorieau, les œuvres d’une série sont toutes uniques dans le sens où chacune résulte d’une aventure qui leur est propre. En cela, la série échappe à l’écueil de la répétition.
Les « Blanches » sont des vues rapprochées et cadrées de fleurs.
Au départ, Arnaud Lorieau a recours à des photos de fleurs observées dans la réalité. Certaines formes florales peintes ont d’ailleurs comme lieu d’origine le jardin de Claude Monet à Giverny (Blanche I) ou encore celui du docteur Gachet à Auvers sur Oise (Blanche II et III).
Cette dernière référence au grand maître hollandais n’est pas anodine. Le tableau « Bouquet de roses blanches » conservé au Metropolitan Museum de New York, fait partie des « chocs artistiques » de l’artiste.
S’il fallait citer une autre œuvre de référence pour cette série, c’est bien celle de Manet, « Deux pivoines et un sécateur », conservée au musée d’Orsay. Plusieurs peintures d’Arnaud Lorieau découlent directement de cette petite toile pour former une série dans la série (« D’après Manet »).
Certaines œuvres par leur aspect peuvent aussi nous amener à convoquer d’autres peintres de notre temps, chers à l’artiste tels que Georgia O’Keeffe, Alex Katz ou encore Ellsworth Kelly.
Toutes ces références sont vues par l’artiste comme un héritage incontournable et une stimulation à toujours continuer à utiliser le médium peinture.

Les formes florales seules ou en duos ne sont pas utilisées pour questionner le côté éphémère et fragile de la vie, mais bien pour accéder à ce que tend le peintre : l’épure de la forme et la lumière.
Malgré l’apparente immédiateté des motifs peints, le spectateur se trouve bien face à ce que l’on pourrait nommer « des sédimentations temporelles ». En effet, il y a un souci du temps à l’œuvre chez Arnaud Lorieau. Celui-ci se trouve dans la façon de travailler la peinture, feuil après feuil, plan par plan, pour amener la forme au regard.

Enfin, le blanc est utilisé tant comme couleur pour la lumière que matière pour les sensations. Dans certaines toiles d’Arnaud Lorieau, le « blanc-matière » au cœur du floral montre des sillons en relief laissés par le passage de la brosse, lesquels deviennent dessin oscillant entre ombre et lumière.
A d’autres moments, le blanc est lissé pour former un fond « all over » par-dessus lequel des couleurs sont posées pour faire émerger la forme.

Par leur impact visuel, les peintures d’Arnaud Lorieau s’imposent à notre regard et nous invitent à une délectation picturale ineffable.

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